1 Pierre 4.7-11
1 Pi 4.7-11
Il y a quelques années, les chanteurs Pascal Obispo et Natasha St Pier,
Rarement cités en ces lieux, je le reconnais,
Ont sorti une chanson qui a tourné en boucle à la radio pendant un certain temps ;
« Si on devait mourir demain ».
Cette chanson pose la question suivante :
Si on savait que la vie se terminait demain,
Qu'est-ce que cela changerait pour aujourd'hui ?
Et y répond par diverses possibilités.
Or dans la vision qui domine la scène intellectuelle de notre société,
La mort physique, c'est la fin de toutes choses pour la personne concernée.
C'est le dernier horizon, il n'y a plus rien après...
en tout cas, rien qu'on puisse connaître ou anticiper.
La perspective du Nouveau Testament est totalement différente.
Pour Jésus et ses apôtres à sa suite,
C'est la vie présente qui est une sorte d'ombre de la vie nouvelle que Dieu nous offre.
Une vie nouvelle dont les fondements sont posés dès aujourd'hui,
Grâce à la relation vivante que nous avons avec Dieu par son Esprit ;
Mais une vie nouvelle dont la pleine réalisation reste à l'avenir.
Dans la perspective biblique, la vie chrétienne est une anticipation
De la vie à venir, dans laquelle nous serons comblés par Dieu,
Animés par une vie impérissable que Jésus lui-même à inaugré à sa résurrection.
Et c'est pour ça que Pierre, dans le texte que nous avons vu le 18 décembre,
Au début du ch 4 de sa première lettre,
nous invite à garder une perspective éternelle dans notre regard sur la vie présente.
Il s'adresse à des chrétiens qui souffrent, notamment parce que leur engagement pour JC
Les place en marge de la société.
Ils vivent un décalage constant avec les préoccupations de leurs contemporains.
Et Pierre a donc exhorté ses lecteurs, au début du ch 4,
A tenir ferme et à supporter avec patience et espérance
Ce décalage avec le monde.
Puisque notre vie vécue en Christ porte déjà les racines de la vie de résurrection.
Dans le passage que je vais lire dans un instant,
Pierre rappelle que le monde présent est en sursis.
Et il appelle ses lecteurs, et nous tous qui sommes disciples de Jésus,
A être conscient de cette échéance dans notre façon de vivre.
Ajoutons toutefois que la mort, au sens de la mort physique,
C'est en fait « une fin du monde présent » au niveau individuel,
Et donc ce qu'on dit du retour du Christ s'applique aussi,
Dans un sens, à l'échéance de nos propres vies,
Si elle devait arriver avant le retour du Seigneur.
Lecture 1 Pi 4.7-11 (NBS ; p. 1190)
Il me semble qu'on peut déceler dans ce texte
4 marques distinctives de la vie chrétienne dans un monde qui est en sursis.
La sobriété ; l'amour ; l'hospitalité ; et le service.
Et je propose de les examiner tour à tour.
1/ La sobriété
« La fin de toutes choses s'est approchée », rappelle Pierre au v.7.
Et quelle est la première conclusion qu'il tire à ce sujet ?
« Soyez donc pondérés et sobres en vue de la prière ».
La sobriété est une qualité chrétienne dont on ne parle pas souvent.
Il ne s'agit pas ici en premier lieu de la sobriété au sens de la non-ivresse,
Mais dans un sens plus large, qui implique d'ailleurs qu'on se préserve effectivement de l'ivresse.
Le Larousse définit la sobriété, dans ce sens plus large,
Comme « ce qui est marqué par la mesure, la modération ».
Pierre nous en a déjà parlé au ch 1,v13 :
« Mobilisez vos facultés mentales, soyez sobres, mettez toute votre espérance dans la grâce apportée par la révélation de JC ».
De toutes les qualités qui nous sont demandées, ce n'est sans doute pas seule qui nous font rêver!
On voudrait une foi qui transporte les montagnes,
Un amour débordant, une espérance profonde... à juste titre, bien sûr!
Mais la sobriété ? Seigneur, ah, donne-moi d'être un homme ou une femme sobre! »
On prononce assez rarement, je pense, ce genre de prière.
Et pourtant, c'est la première chose que Pierre indique ici.
« La fin de tout s'est approchée ; soyez donc pondérés et sobres ».
Et il ajoute : en vue de la prière.
Qu'est-ce que Pierre veut nous dire par là ?
Tout d'abord, il me semble que cette exhortation est en rapport avec un thème important de l'enseignement de Jésus et de ses apôtres,
Qui est l'exhortation à veiller et prier en attendant le retour du Seigneur.
Il ne s'agit évidemment pas de veiller et prier littéralement jour et nuit,
Dieu ne nous a pas créés avec cette capacité, en tout cas dans cette vie ;
mais il s'agit d'être prêts et, si j'ose m'exprimer ainsi,
De garder un canal de communication constamment ouvert avec Dieu.
Cela implique de ne pas avoir d'obstacles, de distractions, à cette communication.
Il s'agit de s'assurer que notre espérance est ancrée en Christ et en lui seul,
Et que notre vie n'est pas en porte-à-faux avec la conviction de son retour prochain.
Cela implique de trouver notre plus grand plaisir dans la relation vivante que Dieu nous offre
Au quotidien, 24h/24, et qui est animée par la prière.
Quand on n'a pas d'espérance, la sobriété n'est pas quelque chose de motivant.
Mais quand on a une espérance, et que c'est en vue de cette espérance qu'on est sobre,
Alors nous avons toutes les raisons de vouloir cette sobriété.
Si Dieu nous invite à être sobres,
Ce n'est pas parce que la sobriété serait une fin en soi,
Mais plutôt pour deux raisons :
-premièrement parce qu'il nous a déjà comblés en Christ et par la communion du St Esprit.
Or lorsqu'on vit dans l'excès, dans la recherche constante des sensations,
Cela veut sans doute dire qu'on cherche à combler un vide
Et qu'on n'a pas été comblés en Christ.
Et la seconde raison,
C'est que vivre dans l'excès et dans la recherche de sensations nous distrait inévitablement
Du but premier de notre vie qui est de suivre Jésus-Christ
Et d'être constamment en relation avec lui par la prière,
En attendant de le voir face à face, au jour de la Résurrection.
La vie chrétienne, c'est une réorientation de la vie par laquelle nous mettons le cap sur Christ
Et sur la vie nouvelle qu'il offre dès aujourd'hui et dont l'horizon s'inscrit dans l'éternité.
Être sobre, c'est donc rester concentré sur l'essentiel.
Cela ne veut pas dire renoncer aux loisirs et aux plaisirs qui découlent de la bonne création de Dieu.
Mais cela veut dire ne pas se laisser distraire par des choses qui prétendent combler
Ce que seul Dieu peut combler.
Un dernier point qu'il faut ajouter par rapport à cela,
C'est que la perspective du retour prochain du Seigneur,
Doit nous inciter à redoubler de prières pour tous ceux et celles,
Autour de nous, qui sont encore privés d'une relation avec lui.
Nous sommes donc invités à prier,
Non pas par un mysticisme qui nous détacherait du monde,
Mais au contraire parce que nous sommes engagés dans ce monde
Et déterminés à faire connaître en son sein la bonne nouvelle de Jésus-Christ.
La deuxième qualité que Pierre préconise, c'est
- L'amour
- 8 « avant tout, ayez les uns pour les autres un amour fervent, car l'amour couvre une multitude de péchés. »
La première partie de la phrase ne pose pas particulièrement de problèmes... en tout cas en théorie.
(en pratique, c'est autre chose)
Pierre, comme son condisciple Paul, accorde une place de premier rang
A l'amour fraternel dans la communauté chrétienne.
L'amour est ce qui doit distinguer le peuple de Dieu
D'un monde rempli de rivalités et de haines.
Des hommes et des femmes qui, parfois, n'ont quasiment rien en commun
Sauf l'expérience partagée de la grâce de Jésus-Christ
Sont appellées à mettre de côté toutes différences et à célébrer ensemble
Une unité qui ne vient pas de nous, mais qui vient de Dieu et de son oeuvre réconciliatrice.
On sait qu'entre ce que nous sommes appelés à vivre
Et ce que nous vivons effectivement,
il y a souvent un écart,
Et c'est justement pour cela que Pierre exhorte ici ses lecteurs,
Et nous avec,
A avoir les uns envers les autres un amour fervent.
Pas un amour mièvre.
Pas un amour facile, sans engagement,
Qui se contente d'être une sorte de bienveillance générale contre nos frères et soeurs.
Mais un amour qui s'engage, qui prend des risques,
Qui est obsédé par le bien-être de l'autre.
Si nous sommes invités à nous aimer de façon fervente,
Inutile de préciser que ça devrait exclure que nous tolérions des conflits entre nous.
Que des conflits apparaissent est sans doute inévitable à cause de notre nature encore marquée par le péché.
La question est de savoir si nous tolérons ces conflits,
ou si l'amour fervent que nous avons pour le ou les frères et soeurs concernés
nous pousse à chercher sa résolution dès que possible.
Tout cela, me direz-vous, nous le savons déjà.
C'est vrai, maintenant il reste à le vivre,
en nous souvenant que les ressources pour cela ne se trouvent pas en nous-mêmes,
Mais en Celui qui nous a aimés, Dieu lui-même, par son Saint Esprit.
Alors puisque nous sommes appelés à rester sobres en vue de la prière,
Demandons à Dieu, dans nos prières, de nous aider à aimer.
Mais maintenant, il faut en venir à la seconde partie de la phrase,
Qui est moins commode.
Que veut dire Pierre lorsqu'il affirme que « l'amour couvre une multitude de péchés » ?
Cette petite phrase a donné lieu à pas mal de débats.
Il y a principalement deux façons de comprendre cette phrase.
Tout d'abord, on pourrait comprendre que l'amour
« couvre une multitude de nos propres péchés ».
Autrement dit, l'amour que nous exerçons envers les autres nous procurerait au passage une expiation de nos péchés, en tout cas beaucoup d'entre eux.
Ca rejoint un peu une certaine vision populaire,
Qui dit qu'après tout, ce n'est pas très grave d'avoir commis tel ou tel méfait,
tant qu'on a aimé.
Mais est-ce cela que Pierre veut nous dire ici ?
Non, je crois qu'on peut exclure cette compréhension.
Tout d'abord, ça irait à l'encontre de tout l'enseignement biblique qui affirme que c'est Dieu seul qui peut expier nos péchés,
Et qui l'a fait par le sacrifice pleinement suffisant de Jésus-Christ.
Et d'ailleurs,
ce n'est même pas la peine d'aller chercher ailleurs que dans cette première lettre de Pierre,
Puisque cette lettre elle-même affirme sans ambiguité que
c'est par le sang précieux du Christ (1.19) que nous avons été sauvés ;
Ou encore au Ch 3 v 18 : « Le Christ a souffert une fois pour toutes en rapport avec les péchés,
lui, juste, pour des injustes, afin de vous amener à Dieu.
Et le ch 1 v 22 nous dit bien l'ordre logique des choses :
C'est parce que nous avons été pardonnés par Dieu que nous pouvons nous aimer les uns les autres.
Et non l'inverse.
Mais un autre argument décisif pour rejeter cette première interprétation,
C'est que Pierre n'invente pas ces mots. Il cite le Pr 10.12,
qui nous dit ceci :
« la haine éveille des querelles ; l'amour couvre les offenses. »
Or ce Proverbe, dans son contexte,
ne dit pas que l'amour couvre les offenses qu'on a soi-même commises,
Mais couvre les offenses commises par les autres !
Là où la haine éveille des querelles,
L'amour, lui, couvre les offenses ; ne s'arrête pas aux offenses
Mais va au-delà en accordant le pardon.
Pierre veut donc simplement dire que l'amour fraternel
Est une manifestation de la puissance bienfaisante de Dieu
Qui permet d'éteindre les querelles et d'aller au-delà des fautes commises par les uns et les autres.
Alors attention, l'idée n'est pas qu'en aimant mon frère ou ma soeur,
Je fais l'expiation de ses péchés ; là encore, seul Dieu, en Christ, pardonne les péchés.
Mais mon amour ne doit pas s'arrêter là où il y a péché contre moi ;
Il doit continuer à rechercher ce qu'il y a de meilleur,
A remplacer le mal par le bien.
Est-ce que j'aime tel frère,
telle soeur d'un amour qui reflète l'amour sacrificiel de Jésus-Christ pour moi?
Tant de péchés seront couverts, écartés,vaincus, si cet amour est primordial dans nos relations.
Et là, Pierre va passer au concret.
Il ne nous laisse pas avec une simple exhortation à nous aimer,
Il nous en donne un exemple parmi d'autres,
Mais un exemple très important.
L'hospitalité, troisième qualité que Pierre invite ses lecteurs à cultiver
Dans la perspective du retour du Seigneur.
3/ L'hospitalité
« Exercez l'hospitalité les uns envers les autres, sans maugréer. »
Il faut d'abord remettre cette remarque dans son contexte historique,
avant de l'appliquer au nôtre.
A l'époque de Pierre, il n'y avait pas de voitures,
Pas de trains ni d'avion.
Dans un autre domaine, il n'y avait pas d'aide sociale comme aujourd'hui,
De RSA, d'allocations chômage, de pension de veuvage, etc.
Il ne s'agit pas de dire que tout va bien aujourd'hui, évidemment.
Simplement, à l'époque, dans une société moins individualiste et plus communautaire,
La solidarité des personnes à titre privé était souvent une question de vie ou de mort.
Parmi les chrétiens, beaucoup étaient pauvres ;
Certains étaient esclaves.
Les voyageurs devaient passer plusieurs jours sur la route,
Et les auberges qui existaient étaient souvent dangereuses.
Maintenant rappelons-nous aussi
que la seule manière de proclamer la Parole à ceux qui ne l'avaient pas entendu,
C'était de voyager de ville en ville.
Le seul moyen de rencontrer des frères et soeurs qui ne faisaient pas partie de la même Eglise,
c'était d'entreprendre un voyage au grand minimum d'une journée entière,
et le plus souvent de plusieurs jours voire de semaines.
L'hospitalité était donc indispensable à la communion fraternelle et à la mission chrétienne.
L'hospitalité, ce n'était pas simplement le fait de dire « venez à la maison pour une raclette. »
L'hospitalité, c'était le fait de donner de ce qu'on a, en termes de vivres
mais aussi de toit, pour ceux qui étaient dans le besoin ou qui avaient besoin d'aide.
L'hospitalité était indispensable pour que la mission chrétienne se poursuive.
Est-ce que pour autant, il faut se dire que ça ne s'applique plus à nous aujourd'hui ?
Evidemment que si.
Parce que ce n'est pas principalement pour son aspect pratique que Pierre recommande l'hospitalité,
Mais parce qu'elle est une expression d'amour.
Et aujourd'hui encore, l'hospitalité devrait être une signe distinctif de notre appartenance à Christ.
Cela implique à la fois l'hospitalité pratiquée en tant qu'Eglise,
Nous en aurons l'occasion dans quelques semaines pour le repas du CASP,
Et nous en avons l'occasion tous les dimanches midi.
Mais aussi l'hospitalité pratiquée en tant qu'individus ou familles.
Il faut préciser que nos circonstances sont diverses
Et que tous n'ont pas vocation à exercer l'hospitalité de la même manière.
Certains auront des difficultés à recevoir chez eux, parce qu'ils vivent loin
Ou dans un tout petit logement.
Pour eux, l'hospitalité voudra peut-être dire inviter quelqu'un à un café
Pour un encouragement mutuel dans la foi ;
Ou prendre du temps, après le culte, pour se mettre à l'écoute de la personne.
Ou bien proposer à quelqu'un de partager un repas dans la salle bleue après le culte,
En achetant plus pour que d'autres puissent en bénéficier.
Une forme dérivée
d'hospitalité pourrait être de donner un coup de main lors d'un déménagement,
Amener quelqu'un à la gare en voiture, etc.
Pour d'autres,
cela voudra dire inviter à la maison,
Pour un repas ;
Et pas seulement nos bons amis, même si c'est tout à fait normal d'inviter nos amis,
Mais aussi des nouveaux venus dans l'Eglise,
Des étudiants qui mangent des conserves toute la semaine,
Et qui seraient heureux de retrouver pour quelques heures un cadre familial ;
J'ose rêver :
Peut-être que chaque famille pourrait même prendre à coeur une personne qui vit seul -
Un étudiant, une personne âgée, une personne en difficulté financière,
ou toute autre personne qui pourrait bénéficier de leurs attentions et de leur hospitalité ?
Ca ne veut pas dire accepter toutes les requêtes ou passer tout son temps à recevoir des personnes.
Dieu, il me semble,
ne nous demande pas de nous faire du mal pour faire du bien aux autres,
Mais de donner de l'abondance qui nous vient de lui ;
Non pas forcément une abondance matérielle,
Mais une abondance de grâce que nous voulons refléter à l'égard de nos frères et soeurs.
Et si 2012 était l'année de l'hospitalité à la rue de Sèvres ?
Si nous trouvons trop abstrait l'exhortation à nous aimer les uns les autres d'un amour fervent,
Nous avons là une application pratique toute trouvée.
Et c'est tout naturellement
que j'élargirai la réflexion pour aborder la dernière qualité soulignée par Pierre.
- Le service
v 10 « Que chacun mette au service des autres le don qu'il a reçu de la grâce. »
Le principe de l'hospitalité, c'est qu'on donne parce qu'on a reçu.
Et c'est exactement le même principe que Pierre évoque
Concernant ce qu'il appelle ici les « dons de la grâce ».
Il semble clair, au vu du v 11,
Que Pierre parle ici des fameux « charismes »,
Ces dons reçus de l'Esprit Saint que l'apôtre Paul aborde longuement dans sa 1è lettre aux Corinthiens.
Les dons de l'Esprit, ce sont ces manifestations concrètes de la vie de l'Esprit dans l'Eglise.
Et lorsque nous avions étudié 1 Co 12 à 14, il y a un peu plus d'un an,
Nous avions vu que pour savoir quels sont nos « dons spirituels »,
Il nous faut tout simplement nous demander ce que Dieu nous a donné,
Soit naturellement soit miraculeusement après notre conversion,
Et que nous pouvons mettre au service de l'Eglise.
Pour Pierre, en tout cas, le réflexe est le même que celui qui motive l'hospitalité.
Dieu m'a donné, et donc je donne.
Dieu m'a donné la capacité de jouer d'un instrument de musique, ou de chanter ?
Je donne pour le bien de l'Eglise.
Dieu m'a donné la capacité d'enseigner ?
Je donne pour le bien de l'Eglise.
Dieu m'a donné un don pour la cuisine,
Un bon contact avec les enfants,
Un discernement spirituel hors du commun,
Eh bien que je mette cela au service de l'Eglise.
Pierre n'établit pas de liste des dons spirituels,
Et il laisse même entendre qu'on ne pourrait pas en faire une liste exhaustive.
Au v 10, il parle d'une grâce si diverse de Dieu.
Il n'y a pas une liste de 5 dons spirituels acceptables.
Mais autant de possibilités qu'il y a de croyants.
Cependant, Pierre semble regrouper ces dons dans deux grandes catégories,
Les dons de parole et les dons de service.
La Parole tout d'abord.
« Si quelqu'un parle, qu'il parle de façon à communiquer les oracles de Dieu. »
Que ce soit dans la prédication, à l'école du dimanche, mais aussi dans nos échanges informels,
Le but n'est pas de s'inventer une spiritualité mais bien de communiquer avec enthousiasme la Parole de Dieu.
C'est pour ça que l'enseignement de la Bible, qu'il soit formel ou informel, public ou privé,
Ne doit jamais être un sujet de revendication,
une façon de se mettre en avant ou de distiller ses idées,
Mais bien le privilège solennel de relayer les paroles que Dieu nous a déjà adressées.
Et Pierre poursuit avec le service.
« Si quelqu'un sert, qu'il serve par la force que Dieu lui accorde ! »
Là encore, dans le service, et Pierre a sans doute, ici, les services pratiques à l'esprit,
il ne s'agit pas de se faire du mal,
Ni même de faire les choses dans un grand esprit de sacrifice,
En soupirant,
mais au contraire de donner avec joie de l'abondance qui nous vient de Dieu.
Et on constate que Pierre dit exactement la même chose que Paul
Quant au but ultime de l'exercice de ces dons :
fin vu v 11 :
« Afin qu'en tout, Dieu soit glorifié par JC, à qui sont la gloire et le pouvoir à tout jamais. »
En tout cela, ne perdons pas de vue comment Pierre a introduit ce petit paragraphe.
« La fin de toutes choses s'est approchée. »
C'est à la lumière de cette échéance que nous sommes appelés à refléter ces qualités.
Face à l'échéance de nos vies présentes et plus largement de notre monde présent,
Dieu ne nous demande ni de fuir le monde,
Ni de chercher à conquérir de manière agressive le monde.
Mais plutôt de montrer au monde que le Royaume de Dieu a déjà été inauguré en Christ,
Et qu'il sera bientôt établi aux yeux de tous.
Nous voulons refléter dans nos vies le monde à venir.
Un monde où il n'y aura plus aucune obstacle à la plénitude d'une relation éternelle avec Dieu.
Alors nous voulons être sobres pour nous assurer que c'est bien cette plénitude à laquelle nous aspirons,
Et non pas les fausses plénitudes de ce monde.
Nous voulons nous aimer les uns les autres
Parce que l'amour va caractériser éternellement nos relations dans le monde à venir.
Alors autant s'entraîner dès maintenant
Et montrer au monde où la haine et les rivalités prévalent qu'il existe une autre manière de vivre.
Nous voulons nous accueillir les uns les autres comme pour anticiper
L'accueil éternel que Dieu nous réserve, et le banquet de l'abondance que la Bible nous promet.
Enfin, nous voulons parler et servir de manière à ce que Christ soit déclaré Seigneur dans nos paroles et dans nos actes.
Que Dieu nous aide à remplir cette redoutable mais magnifique vision.
Amen.